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La Une

Madame Rolland bonjour et merci de nous accueillir.

Merci à vous d'avoir souhaité me rencontrer pour que je puisse vous présenter ma candidature.

Tout d'abord, quel bilan faites vous de la gauche au pouvoir ?

C'est un bilan mitigé, nous pouvons le dire. Cependant, je ne serai jamais de ceux qui taperont inlassablement sur le gouvernement actuel pour des raisons électoralistes. Il y a eu du bon, ne soyons pas hypocrites. Et c'est bien là-dessus que je souhaite me concentrer. S'obnubiler sur le négatif, c'est trop facile et franchement pas opportun comme attitude lorsque l'on aspire à diriger la France. Je tiens avant tout à saluer le bilan de la mandature de François Hollande en termes de social et de société. Oui, j'assume de le dire, nous avons connu sous François Hollande une baisse constante des inégalités sociales, ce qui est dû à la politique d'éducation, de santé et de social qui a été menée jusqu'ici. Oui, la gauche au pouvoir a permis de rétablir des droits élémentaires. Je pense notamment au mariage homosexuel, dont la légalisation n'est que justice rendue à des centaines de milliers de couples français. Je salue également l'action conjointe du Premier Ministre et du Ministre de l'Intérieur au niveau de la sécurité de toutes et tous. Oui, nous avons subi d'effroyables attentats. Mais la réponse apportée par le gouvernement a été, je le pense, établie dans la bonne mesure. Enfin, parlons de la Défense. Le gouvernement Valls a été irréprochable sur le sujet. Quel autre gouvernement peut se vanter d'avoir promu autant notre armement à travers le monde, par exemple ? Voilà, il y a quand-même du positif et je souhaite le souligner. Au fond, je pense que ce qui a pénalisé le pouvoir en place, c'est la fronde. La fronde à laquelle je me suis toujours énergiquement opposée, d'autant plus car elle a été initiée par des élus de notre parti. Ce n'est pas acceptable, c'est du sabotage. Et je le regrette, car finalement, ces personnes-là seront les premières à critiquer le bilan du gouvernement qui est mitigé par leur propre faute.

Vous vous présentez à la primaire de la gauche. Quelle en est votre motivation ?

Je souhaite promouvoir le concept de gauche décomplexée, à travers mon projet pour la France. Un projet qui est ambitieux, réaliste et très orienté sur la situation politique, économique et sociale de notre pays. Mon but est de donner une nouvelle voix au progrès. Quitte à remettre en cause les méthodes de gouvernance préétablies, quitte à froisser certainement les personnes attachées à la politique traditionnelle. Nous sommes en 2016, recentrons donc nos actions en fonction des enjeux d'aujourd'hui et de demain. Si j'étais élue Présidente de la République, je serai la Présidente de tous les citoyens de France. Ce qui me caractérise, c'est ma simplicité. Je ne compte pas changer ce point si je suis élue. Les Français ont besoin d'un Président auquel ils peuvent s'identifier au quotidien. Un Président ou une Présidente qui leur redonne confiance en l'État. Une confiance que nous avons perdue depuis longtemps, à mon grand regret. À mes yeux, le rôle d'un Président de la République est de fédérer l'ensemble des citoyens, y compris ceux qui n'ont pas contribué à leur élection. Je me sens l'énergie et la conviction d'incarner ce renouveau présidentiel. Et je le ferai toujours sans langue de bois, en assumant jusqu'au bout le projet que je porte.

Les gens ne vous connaissent que très peu. Ne craignez-vous pas que ce manque de popularité vous soit défavorable ?

Lorsque l'on choisit le futur Président de la République, on le fait en fonction de son projet et non pas de sa cote de popularité. Du moins, c'est ma propre perception de la politique et je l'assume. Le passé récent ou moins récent nous a prouvé que le candidat le plus populaire n'est pas toujours le plus apte à gouverner. Changeons donc cela. Je ferai tout mon possible pour persuader les Français de voter en fonction du projet et non pas de la médiatisation de celui qui le porte. Je ne suis pas une candidate faite de Rolex, de strass et de paillettes et je ne le serai jamais, je vous le garantis. Certains ne me connaissent pas c'est vrai, mais cela veut-il dire que je n'ai pas la compétence d'exercer la fonction présidentielle ? Pas du tout. Ceux qui entretiennent ce mythe sont, bizarrement, ceux qui ont le plus échoué. Je vous le dis avec conviction : cette primaire de la gauche ne se jouera pas sur la popularité mais bien sur le projet. Et mon projet, justement, est celui qui permettra le rassemblement du plus grand nombre de citoyens. Halte aux clivages, vive l'union des énergies !

Quels sont les projets phares de votre programme ?

Vu que le temps est réduit, je ne vous établirai pas un listing stérile des mesures importantes de mon projet. Il y en a tellement ! Cependant, l'orientation de mon projet pour la France est la suivante : Davantage de justice sociale, une Europe plus juste, une économie planifiée et propice aux initiatives, une valeur du travail retrouvée et consolidée, une écoresponsabilité réaliste et ambitieuse, une culture promue et accessible à tous, une éducation de conviction et adaptée. Voilà ce qui constitue le fer de lance de mon projet. Le but est de progresser sur tous les plans. C'est pour cette raison que je ne fais pas d'une thématique ou d'une autre la priorité de mon action. Car lorsque l'on est Président de la République, l'objectif est de faire avancer tous les sujets, ce avec la même conviction et l'énergie que cela implique. Je trouve de toute manière assez déconcertant la façon dont certaines personnalités ont tendance à ériger une mesure ou un thème en particulier pour arriver à leurs fins. Les Français ont besoin d'être rassurés et de pouvoir croire, pour une fois, en une Présidence qui agira sur tous les plans. Je reconnais et assume vouloir incarner cette Présidence.

Qu'est-ce qui vous différencie des autres candidats à cette primaire ?

De nombreuses choses. Premièrement, je suis une femme. Je souhaite démontrer qu'une femme est tout à fait capable d'incarner un projet réaliste et de conviction. Ségolène Royal l'avait fait admirablement en 2007, avec une finalité malheureuse. Cette dernière avait prouvé qu'une femme pouvait rassembler derrière elle, malgré les tentatives de déstabilisation, souvent issues de son propre camp. Je possède l'énergie et les idées pour marcher sur ses traces, en visant, cette fois-ci, une fin bienheureuse. Que l'on ne compte pas sur moi pour abdiquer, même si des tentatives d'anéantissement me sont opposées ! Ensuite, je suis la seule candidate promouvant un programme de rassemblement et d'union. Mon projet ne segmente pas ou ne vise pas un électorat en particulier. Non, il a la capacité de fédérer. Et ce, par le biais de propositions ambitieuses mais réalisables. Je suis trop respectueuse de notre famille politique pour mettre de la poudre aux yeux des électeurs. Enfin, j'appartiens à une autre génération politique que mes adversaires. Je suis bien évidemment respectueuse et consciente de ce qu'a pu apporter la génération de Messieurs Filoche et Strauss-Kahn à la gauche et à la France, mais je pense qu'il est temps de nous recentrer sur notre temps. À nouvelle ère, nous devons proposer de nouvelles méthodes de travail. Je me distingue par ma simplicité, mon authenticité, mon ambition et mon refus d'obéir à d'anciens principes de gouvernance. Chose qui peut déplaire à certains, je le conçois, mais je conserverai cette ligne. Il faut changer les choses, donner une voix réellement nouvelle au progrès !

Merci et bonne campagne.

Merci à vous.

Monsieur Strauss-Kahn bon jour et merci de nous recevoir.
Bonjour, et merci à vous de vous être déplacé jusqu'ici

Vous avez été très discret ces dernières années. Quelle est la raison de ce retour?
Comme beaucoup de Français, j'ai nourri de nombreux espoirs lors de la victoire de François Hollande aux dernière élections présidentielles, mais ces espoirs se sont vite volatilisés pour laisser place au doute, puis à l'inquiétude. Car plus que le rejet du bilan de Monsieur Hollande, qui, même s'il est loin d'être excellent, est moins catastrophique que celui qu'on pouvait tirer de Monsieur Sarkozy il y a 4 ans. Monsieur Hollande a souffert d'un manque de poigne et de volonté, et ce n'est pas l'image que je souhaite que les Français aient de la gauche. Je veux que les Français constatent par eux même qu'une gauche forte, une gauche ambitieuse, une gauche porteuse de grands projets d'avenir, comme la gauche de Monsieur Mitterand, de Monsieur Blum, est tout à fait envisageable, et que nous ne sommes pas obligés de céder à la pression des ultralibéraux qui voudraient nous imposer leur vision erronée de l'économie. Je crois en l'état providence, je crois en la relance de l'économie par l'investissement et la consommation, et c'est cette politique que je souhaite mettre en place, dans l'intérêt de chacun. 

Vous êtes candidat à la primaire. Après vos déboires en justice, pensez-vous réellement pouvoir convaincre les Français?
Bien sur, il subsistera toujours un doute, et c'est légitime. Mais la justice a tranché et m'acquitté dans l'ensemble des affaires pour lesquelles j'étais mis en cause. Si ça n'avait pas été le cas, je ne me serai pas porté candidat. Je sais avoir déçu de nombreux français qui plaçaient en moi tous leurs espoirs, et je ne m'en excuserai jamais assez. Mais il faut prendre acte des décisions de la justice et passer à autre chose. Je suis porteur d'un grand projet pour la France et je pense que c'est ça qui doit compter aujourd'hui. 

Que retenez-vous du bilan de la gauche au pouvoir?
Comme je l'ai dit, il fait relativiser sur le bilan de Monsieur Hollande. Certes, il y a beaucoup de points négatifs. 
La loi travail actuellement en débat va trop loin et risque bien de crucifier une bonne fois pour toute le gouvernement, et on attends toujours par le retour d'une croissance acceptable, et la baisse du chômage, qui restera le gros point noir de ces 4 dernières années, mais certaines réformes courageuses ont également été menées, comme le mariage pour tous, qui restera la grande réforme sociétale du début de siècle, mais également le remplacement de la prime pour l'emploi par la prime d'activité, qui est une grande avancée à destination des salariés modestes, qui permet de compléter son salaire et de gagner vraiment plus qu'une personne au chômage. Cela a incité de nombreux chômeurs a signer des contrats pour lesquels ils n'auraient pas été gagnant sans cela.
La gauche a donc un bilan mitigé. Le gouvernement a manqué de courage, n'a pas su maintenir le cap ambitieux que Monsieur Hollande avait fixé des son meeting du Bourget, et a très vite cédé aux pressions des libéraux et des conservateurs. 

Quelles seront vos projets phares de votre programme?
Je souhaite maintenir les efforts en matière de lutte contre le terrorisme. Dans chaque service impliqué, y compris la DGSI, un audit sera lancé, afin de faire le point sur les effectifs et les moyens. Les moyens et les effectifs seront redéployés selon les besoins actuels, et si nécessaire, des investissements et du recrutement sera fait.

Concernant l'économie, j'entends relancer une bonne fois pour toute la consommation.
Le montant de la prime d'activité sera augmenté, et clarifié, celui ci étant pour l'heure bien trop opaque. 
Le taux de TVA sera immédiatement ramené à 19,6 % pour le taux normal, et idéalement baissé un peu plus chaque année. Selon les moyens à disposition, une baisse du taux réduit, visant les produits de première nécessité, ne sera pas non plus à exclure. 

Enfin, j'entends bien faire en sorte que la défiscalisation ne soit plus le sport national. Les niches fiscales, qui sont une exception française, seront divisées par deux. Prenons par exemple le crédit d'impôt pour l'achat de produits écologiques, comme les chaudières basse consommation : celui ci sera désormais exclusif aux produits fabriqués par des entreprises fiscalement domiciliées en France, et produisant en France. Bien sur, il faudra en parallèle se montrant exemplaire sur la gestion des comptes publics. Le problème n'est pas de payer trop ou pas assez d'impôts, mais de savoir ou part cet argent, et en l’occurrence, je veux qu'il soit dépensé utilement. Regardez des pays comme la Suède ou dans une moindre mesure la Belgique. Les impôts directs sont plus élevés qu'en France, sans que cela ne pose de problème à qui que ce soit, car les habitants de ce pays savent ou va leur argent, et sont donc consentants à l'impôt. 

Qu'est-ce qui vous différencie de vos adversaires?
L'expérience. J'ai été président de la commission des finances à l'assemblée nationale, ministre de l'industrie et du commerce extérieur, puis ministre de l'économie, et enfin président du Fonds Monétaire International. J'ai également été conseillé économique pour les gouvernements serbes et tunisiens. Je pense aujourd'hui avoir les épaules et le courage nécessaire pour diriger le pays. En outre, j'ai l'envie, l'immense envie, de redorer l'image de la gauche. 

Merci Monsieur Strauss-Kahn et bonne campagne.
Merci à vous Monsieur Weil, et à très vite j'espère

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